Plan de la commune
PLAN_FRANCALTROFF
Historique
Du Moyen Âge à la fin de l’indépendance lorraine
La plus ancienne mention de Francaltroff se trouve dans une charte de l’évêque Enguerrand de Metz datant de l’an 787. À la suite de Stoffel, la plupart des auteurs contemporains admettent que « Altorf juxta Tannae villam » fait référence à Francaltroff près de Grostenquin.
Francaltroff semble avoir fait initialement partie du comté de Marimont dont elle a été détachée dès le XIIIe siècle. Morcelée au gré des héritages, la petite seigneurie de Francaltroff fut possédée par diverses familles nobles de Lorraine allemande et des États voisins.
En 1387, le chevalier Simund von Kastel engage la moitié des biens et revenus qu’il possède à « Altdorf près de Lendingen » à Simund Wecker von Zweibrücken-Bitsch jusqu’au remboursement de 180 Gulden d’or .
Le plaid annal qui s’est tenu à Francaltroff en 1578 mentionne comme coseigneurs fonciers et haut-justiciers de Francaltroff : Alexandre de Braubach (1/6 ), Guillaume Kranz de Geispolsheim, bailli d’Allemagne (1/6), Catherine de Raville, veuve Pallant (1/3) et le comte Jean de Nassau-Sarrebruck (1/3). La seigneurie de Francaltroff était depuis des temps immémoriaux un franc-alleu du duché de Lorraine ce qui fut confirmé, suite à une requête des sieurs de Braubach et de Pallant, par une ordonnance du duc Charles III datée du 18 décembre 1590. C’est là sans doute l’origine des noms « Frey Altroff » ou « Franc Altroff » souvent utilisés à partir du XVIIe siècle.
Le duc Henri II de Lorraine réunit en 1623 ses fiefs lorrains de Francaltroff et Léning à la seigneurie de Lixheim qui fut érigée en 1629 en Principauté immédiate du Saint-Empire romain germanique par Ferdinand II de Habsbourg en faveur de Louis de Guise, baron d’Ancerville et de son épouse Henriette de Lorraine, sœur du duc Charles IV de Lorraine. À la suite du décès sans postérité d’Alexandre de Grimaldi, neveu par alliance et héritier du dernier époux d’Henriette de Lorraine, l’éphémère principauté de Lixing est réintégrée au Duché de Lorraine en 1707.
Les cinq sixièmes de la seigneurie de Francaltroff ont été acquis en 1711 à la barre de la cour Souveraine de Lorraine par François Bleickhard baron d’Helmstatt, seigneur d’Hingsange et de Bischoffsheim, capitaine au service du roi de France de la succession vacante du prince de Lixing.
Un sixième de la seigneurie de Francaltroff appartenait en 1775 à Monsieur de Gallonnier de Varize.
Vers 1740 la Famille d’Helmstatt fit construire à Francaltroff un nouveau château « couvert d’ardoises avec un corps de logis double de 100 pieds de face, précédé d’une très vaste et grande cour » afin de remplacer l’ancien château ruiné. La famille d’Helmstatt n’y résidait semble-t-il pas souvent.
Après l’acquisition du comté de Morhange en 1742, ils y firent construire vers 1769 un nouveau château qui devint leur principal lieu de résidence au détriment d’Hingsange et de Francaltroff. À la veille de la Révolution, le château était « tenu à ferme d’un anabaptiste » . Conformément aux dispositions du Traité de Vienne (1738), le Duché de Lorraine perd son indépendance en 1766 à la suite du décès du duc Stanislas Leszczy?ski. Le village de Francaltroff est alors rattaché à la Province de Lorraine placée sous la souveraineté du roi de France.
De la Révolution française aux guerres du XXe siècle Les cahiers de doléances d’Altroff rédigés le 16 mars 1789, témoignent de l’injustice du système féodal et des nombreux litiges entre les villageois et le comte d’Helmstatt qui semble avoir été âpre au gain et fort peu conciliant. En 1790 la Province de Lorraine est divisée en départements. Francaltroff est rattaché sous le toponyme d’ « Altroff » au département de la Meurthe et devint même pour quelque temps chef-lieu d’un canton du district de Dieuze avant d’être rattaché au canton d’Albestroff.
Carte postale de Francaltroff (« Freialtdorf ») en 1915
À l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870, « Altroff » est annexé à l’Empire allemand en vertu du traité de Francfort. La commune prend le nom de « Freialtdorf » et est rattachée au Bezirk Lothringen, l’un des trois districts administratifs du Reichsland Elsass-Lothringen.
Conformément à l’article 27 du Traité de Versailles, la commune redevient française en 1919. Elle prend alors le nom actuel de Francaltroff et est rattachée au nouveau département de la Moselle qui adopte les limites administratives du Bezirk Lothringen. De 1940 à 1945, le village est occupé par l’Allemagne et annexé de facto au troisième Reich qui l’incorpore au Gau Westmark. La commune subit d’importantes destructions lors des combats de 1944.
Blason de Francaltroff
Héraldique : D’argent, à la fasce de gueules ; au rencontre de cerf crucifère d’or brochant sur le tout.
Commentaire : Francaltroff était une ancienne possession de l’abbaye de Saint-Avold dans la seigneurie de Marimont. Cette dernière portait “d’argent, à la fasce de gueules”. La tête de cerf croisée est l’emblème de saint Hubert, patron de la paroisse. Selon la légende, “Saint Hubert, un seigneur ardennais parti chasser un Vendredi Saint, poursuivait un cerf blanc qui soudain s’arrêta et lui fit face. Il vit s’inscrire entre les bois du cerf un crucifix d’or. Il reconnut en lui le Christ, se repentit et se convertit. […] Il devint évêque de Maastricht. […] Saint Hubert est le patron des chasseurs.”
Le Chateau de Francaltroff
(par Clémence SCHAUBER, stagiaire à la mairie de Francaltroff en 2011)
Impasse du Château, SCI du Château à Francaltroff…Certains habitants non originaires du village doivent parfois se demander… Où est le château de Francaltroff ? A quoi les anciens pourraient répondre qu’ils peuvent le chercher curieusement en vain, ils ne trouveront pas, ou plus. Loin d’être une supercherie, l’Impasse du Château n’est pourtant pas un hasard, un château a bel et bien existé en ce lieu. Laissez-nous vous raconter sa petite histoire… Tout commence vers 1740. La famille d’Helmstatt fit construire à Francaltroff un nouveau château « couvert d’ardoises, avec un corps de logis double de 100 pieds de face, précédé d’une très vaste et grande cour », afin de remplacer l’ancien château ruiné. Mais la famille d’Helmstatt n’y résidait, semble-t-il, pas souvent. A la veille de la Révolution, le château était tenu par un anabaptiste, membre d’une secte protestante, d’abord répandue en Allemagne, soutenant que le baptême ne devait être administré qu’aux enfants ayant l’âge de raison, impliquant alors un second baptême pour les chrétiens baptisés avant cet âge.
A la Révolution, le château a été vendu comme bien national, puis occupé par divers propriétaires, pour être laissé progressivement à l’abandon.
Dans les années 1970, ses ruines ont été vendues à la commune pour le franc symbolique puis malheureusement rasées.
Quelques anecdotes : Un souterrain au départ du château permettait d’accéder jusqu’à l’étang de la Tensch. Aujourd’hui, des pierres du château existent encore dans le village : le mur soutenant les rosiers prêt du point Poste rue du Bourg est constitué des pierres de l’ancien château de Francaltroff.
Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Un nom d’impasse, de vieux souvenirs pour les anciens du village. Le château de Francaltroff n’existe plus, mais il fait partie de l’Histoire de la commune. Merci à Roger et Madeleine MICHEL qui m’ont prêté cette ancienne photographie.